RSE, un critère d'évaluation des entreprises ?
Aujourd’hui, la RSE s’impose comme un critère clé pour évaluer les entreprises et un levier de transformation pour l'avenir
Aujourd’hui, la RSE s’impose comme un critère clé pour évaluer les entreprises et un levier de transformation pour l'avenir
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est en train de redéfinir les critères de succès et de pérennité des entreprises. Longtemps perçue comme une démarche volontaire ou un bonus pour l'image de marque, la RSE s’impose aujourd'hui comme un indicateur crucial, scruté par de plus en plus d’acteurs. Cette évolution est particulièrement visible dans les récentes études et classements qui placent la RSE au centre de leurs critères d’évaluation. Mais cette montée en puissance de la RSE n’est pas seulement une question de réputation : elle devient un véritable moteur de croissance et de différenciation pour les entreprises. Alors, pourquoi et comment intégrer la RSE pour en faire un levier de transformation durable ?
Pour la première fois en 2024, la RSE fait partie intégrante des critères de notation dans le cadre du prix de l’Entrepreneur de l’année, une initiative conjointe d’EY et d’acteurs comme Bpifrance. Ce changement témoigne de l’évolution des attentes : désormais, les entreprises sont évaluées selon leur maturité en matière de RSE. À travers sept critères, de la structuration de la RSE à la politique d’achats responsables en passant par la réalisation de bilans carbone, la RSE devient un indicateur de performance. Les premiers résultats sont encourageants, mais encore hétérogènes : la note moyenne des entreprises est de 1,8 sur 3, les entreprises familiales obtenant une moyenne légèrement meilleure de 2 sur 3. Cela révèle une intégration progressive de la RSE, souvent encore fragmentée, mais en évolution.
Claire Delarbre, partenaire de l’étude, précise que les entreprises qui se distinguent le mieux sont celles qui font de la RSE leur raison d’être et l’intègrent dans leur gouvernance, avec des équipes dédiées. Pour autant, le reporting RSE reste souvent peu structuré, une lacune qui pourrait être comblée par l’évolution des régulations et des attentes des parties prenantes.
Si la RSE est devenue un critère d’évaluation pour les investisseurs et les parties prenantes, elle agit aussi comme un moteur de transformation. En intégrant la RSE dans leur stratégie, les entreprises peuvent mieux se préparer aux défis actuels, notamment la hausse des coûts énergétiques. Prenons l’exemple de Paredes Orapi, entreprise du secteur de l’hygiène professionnelle : fondée en 1940, elle met en œuvre une politique de partage de bénéfices avec ses collaborateurs, une gestion rigoureuse de ses consommations énergétiques et de ses émissions de CO₂, et est régulièrement récompensée pour son engagement RSE. Cette démarche responsable et proactive ne se contente pas de répondre à des attentes externes, elle renforce aussi la résilience de l’entreprise face aux fluctuations économiques et environnementales.
La RSE stimule également l’innovation, un autre levier de compétitivité pour les entreprises. En développant de nouveaux packagings, en utilisant des matériaux durables ou en investissant dans des technologies propres, les entreprises peuvent se démarquer tout en répondant aux attentes des consommateurs. Pour de nombreuses organisations, la transition écologique est perçue comme une opportunité d’innovation et de différenciation, plutôt qu’une contrainte.
Dans le paysage des jeunes entreprises, la RSE est souvent intégrée dès le départ. Selon les données issues des candidats au prix de la Start-up de l’année, 27 % des start-ups en compétition évoluent dans le secteur de la greentech. Pour ces jeunes entreprises, la RSE n’est pas un choix optionnel, mais une composante essentielle de leur modèle économique. Les start-ups dans la fintech (sociétés qui interviennent dans le domaine de la finance) ou les économies d’énergie, par exemple, adoptent naturellement des pratiques responsables, répondant ainsi aux attentes des consommateurs et des investisseurs dès leurs premiers pas sur le marché. Ce modèle d'intégration RSE native peut servir d’inspiration aux entreprises plus établies.
Aujourd’hui, la RSE contribue à attirer et fidéliser les talents. Selon une étude d’Harvard Business School, 75 % des millennials accepteraient une baisse de salaire pour travailler dans une entreprise écologiquement responsable. En effet, les collaborateurs sont de plus en plus en quête de sens et souhaitent évoluer dans des entreprises alignées avec leurs valeurs. La RSE, en tant que vecteur de sens et d’engagement, devient ainsi un atout majeur pour réduire le turnover et attirer des talents motivés.
Des entreprises comme Google ou Salesforce l’ont bien compris et mettent en avant leurs initiatives RSE pour attirer les meilleurs talents. Salesforce, par exemple, permet à ses employés de consacrer 1 % de leur temps de travail à des activités bénévoles, renforçant ainsi leur engagement et leur fierté d’appartenance. Cette approche renforce la culture d’entreprise et stimule la productivité.
La RSE ne se limite pas aux actions individuelles des entreprises. Elle tend à s'institutionnaliser à travers des labels et des certifications, tels que la certification B-Corp. Ces marques de reconnaissance offrent aux entreprises une crédibilité supplémentaire et rassurent les parties prenantes quant à l’authenticité de leurs engagements. La certification EcoVadis, par exemple, évalue la performance RSE des entreprises et permet d’attribuer des médailles aux entreprises ayant des pratiques solides et bien structurées.
À l’échelle européenne, la standardisation des pratiques RSE est en cours de structuration, avec des initiatives comme la directive CSRD qui oblige les entreprises de plus de 250 salariés à publier des informations ESG. Ce cadre législatif incite les entreprises à adopter une comptabilité intégrant la durabilité, renforçant ainsi la transparence et la comparabilité des données RSE.
Adopter une démarche RSE ne signifie pas renoncer à la performance économique. Au contraire, elle devient un levier de croissance et de compétitivité. En structurant leur démarche RSE, les entreprises améliorent leur performance globale, limitent leurs risques opérationnels, attirent des clients fidèles et des talents engagés. Elles accèdent aussi à des financements spécifiques, comme les prêts verts, et réduisent leurs coûts en optimisant leurs consommations d’énergie et de ressources.
Pour les entreprises qui n’ont pas encore structuré leur démarche RSE, il est rassurant de savoir qu’il n’est pas nécessaire de tout revoir du jour au lendemain. En réalité, beaucoup de pratiques responsables sont déjà en place sans même que les dirigeants ne s’en rendent compte. Qu’il s’agisse de favoriser des achats locaux, de réduire les déchets ou d’instaurer un environnement de travail sain, chaque geste compte et peut s’intégrer dans une politique RSE plus large.
Pour structurer leur démarche RSE et en maximiser les effets, de nombreuses entreprises font appel à des experts externes. Les cabinets de conseil spécialisés en RSE peuvent accompagner les entreprises dans l’évaluation de leurs impacts, l’élaboration de leurs stratégies et la communication de leurs engagements de manière authentique et efficace. Chez Colibris, nous proposons un accompagnement sur mesure pour aider les entreprises à franchir cette étape, qu'il s'agisse de structurer la gouvernance RSE, de mesurer les émissions carbone ou d’obtenir des certifications reconnues.
La RSE est aujourd’hui bien plus qu’une tendance : elle est un levier de transformation, d’innovation et de compétitivité. Alors, pourquoi attendre ? Lancez-vous dans cette démarche porteuse de sens et de performance, pour un impact positif durable : contactez-nous !